Voici la 32e édition de Tendances ferroviaires. Depuis plus de 30 ans, l’Association des chemins de fer du Canada (ACFC) publie un rapport annuel sur le secteur ferroviaire du Canada. Cette publication présente des données financières et statistiques couvrant une période de dix ans et portant sur de nombreux aspects de la performance du secteur ferroviaire du Canada. Cette édition couvre la période de 2014 à 2023.
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Jonathan Thibault
JThibault@railcan.ca
Tendances ferroviaires 2024
Les chemins de fer du Canada investissent dans l’avenir de ce pays. Ces investissements améliorent la sécurité, l’efficacité et la capacité du réseau ferroviaire canadien, qui sous-tend des chaînes d’approvisionnement rentables. Ces sont des investissements dans les gens, de bons emplois et des services publics essentiels (par des contributions fiscales record). De plus, les investissements dans le secteur ferroviaire aident à réduire les émissions du secteur des transports du Canada, car le train demeure le mode de transport terrestre le plus écoénergétique.
En 2023, les chemins de fer canadiens ont investi 2,9 milliards de dollars dans leurs actifs canadiens, pour un total de plus de 22,7 milliards de dollars au cours de la dernière décennie. Ces investissements dans les voies ferrées, le matériel roulant, la technologie et d’autre équipement améliorent la sécurité, l’efficacité, la capacité et la fluidité des chaînes d’approvisionnement canadiennes. En fait, les temps d’arrêt moyens sont demeurés inférieurs à 10 heures en 2023, alors que les temps d’arrêt moyens aux terminaux portuaires et les retards des navires sont restés supérieurs à 100 heures.
La performance des chemins de fer du Canada en matière de sécurité a été exceptionnelle en 2023. Comparativement à 2022, le nombre total d’accidents a diminué de 8,5 %, le taux d’accidents de trains de voyageurs s’est amélioré de 52,4 %, le taux d’accidents de trains de marchandises s’est amélioré de 7,7 % et le taux d’accidents impliquant des marchandises dangereuses a diminué de 15,9 %.
Les tarifs marchandises sont restés parmi les plus concurrentiels du monde, soutenant des chaînes d’approvisionnement rentables, ce qui est essentiel dans un pays où le commerce représente deux tiers du PIB. Les tarifs marchandises ont augmenté de seulement 2,1 % comparativement à l’augmentation de 3,9 % de l’indice des prix à la consommation. Depuis 1998, après l’entrée en vigueur de la Loi de 1987 sur les transports nationaux, les tarifs marchandises ferroviaires ont augmenté beaucoup moins que les prix à la consommation, les prix des produits industriels et les prix des produits de base, qui ont tous plus que doublé.
Les chemins de fer du Canada ont continué à faire des investissements significatifs dans les gens. Le salaire moyen a augmenté de 1 700 $, à plus de 106 000 $, ce qui est environ 50 % supérieur au salaire moyen d’un travailleur à temps plein. Les chemins de fer ont créé 2 000 emplois directs dans le secteur, ce qui porte la main-d’œuvre à 37 400 personnes – 37 400 cheminots dévoués qui travaillent dans toutes les conditions possibles pour les Canadiens et pour l’avenir de l’économie canadienne. De plus, cette main-d’œuvre reflète mieux la diversité des Canadiens que les années précédentes, la représentation des femmes et des travailleurs issus de divers groupes ayant augmenté – ce qui comprend les personnes handicapées, les minorités visibles et les peuples autochtones.
En 2023, le secteur ferroviaire a maintenu son statut de mode de transport terrestre de biens et de personnes le plus écoénergétique. Les chemins de fer marchandises et voyageurs vont continuer à jouer un rôle clé dans la décarbonisation du secteur des transports du Canada et de l’économie en général. Les chemins de fer marchandises ont pu transporter une tonne de biens sur 228 kilomètres avec un seul litre carburant. Les chemins de fer voyageurs ont récupéré une plus grande partie de l’achalandage que ce qu’ils avaient perdu pendant la pandémie, le nombre de navetteurs ayant augmenté de 70,5 % et le nombre de passagers intervilles ayant augmenté de 30,7 % par rapport à 2022.
En ce qui a trait à l’imposition, le secteur a établi un record consécutif des taxes et des impôts payés aux gouvernements fédéral et provinciaux – plus de 2,5 milliards de dollars, une augmentation annuelle de 12,8 %.
Malgré la dynamique positive créée par la solide performance des chemins de fer du Canada, il existe de sérieux défis pour le secteur, qui mettent les investissements et l’amélioration des chaînes d’approvisionnement à risque. Ces risques ne sont pas insurmontables. En fait, le gouvernement pourrait prendre des mesures décisives pour les minimiser et créer des possibilités de croissance.
L’instabilité de la main-d’œuvre canadienne et les arrêts de travail fréquents (ou la menace de tels arrêts) ont un impact croissant sur la performance des chaînes d’approvisionnement et sur la réputation du Canada en tant que partenaire commercial fiable. La grève de 13 jours aux ports de la Colombie-Britannique en juillet 2023 a paralysé les chaînes d’approvisionnement canadiennes et ses effets se sont révélés durables. Ce n’est qu’un exemple d’une vague d’interruptions de travail qui continuent à menacer d’importantes relations commerciales et d’affaires.
Le pays a besoin d’un cadre fiscal pour soutenir la compétitivité du Canada. La prise de mesures sur l’amortissement accéléré pour tous les acteurs des chaînes d’approvisionnement augmenterait les investissements et stimulerait les chaînes d’approvisionnement canadiennes, soutenant ainsi tous les secteurs économiques. L’infrastructure ferroviaire du premier au dernier kilomètre pourrait être renforcée par un crédit d’impôt pour l’entretien des voies. Des programmes, aux paliers fédéral et d’État, se sont révélés efficaces pour stimuler des investissements considérables dans l’infrastructure ferroviaire des chemins de fer d’intérêt local aux États-Unis.
Finalement, il faut marquer une pause et faire marche arrière avec l’augmentation constante du fardeau réglementaire et les politiques économiquement préjudiciables comme l’interconnexion réglementée prolongée. Dans un pays comme le Canada, qui a besoin d’une relance économique, il n’y a pas de place pour des politiques qui menacent des emplois syndiqués, découragent les investissements et mettent les chemins de fer canadiens dans une situation désavantageuse sur le plan concurrentiel par rapport aux chemins de fer américains.
Le secteur et le gouvernement peuvent travailler ensemble pour répondre à ces enjeux et établir des conditions propices aux investissements et à la prospérité à l’avenir.