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Les chemins de fer d’intérêt local du Canada jouent un rôle majeur dans les communautés qu’ilsservent. Les investissements dans leur infrastructure entraînent de nombreux bénéficesimportants.

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Exemple concret : La Société de Chemin de fer de la Gaspésie (SCFG). 

Le président-directeur général de la SCFG Luc Lévesque a récemment expliqué comment l’entreprise remet les infrastructures vieillissantes en état et investit dans la résilience climatique afin de contribuer à l’économie régionale pour les générations à venir. 

ACFC : Quel rôle les investissements dans l’infrastructure jouent-ils dans l’avenir de la SCFG ?

SCFG : Le Chemin de fer de la Gaspésie a été construit en bonne partie en bordure de mer, le long de la baie des Chaleurs et du golfe du Saint-Laurent. Il a été particulièrement touché dans certaines sections par l’érosion côtière qui s’amplifie avec les changements climatiques. Notre réseau comprend aussi 65 ponts dont plusieurs ont plus de 100 ans. Le mauvais état de ces infrastructures a entraîné la fermeture d’une bonne partie du réseau depuis plus de 10 ans. Cela a entraîné l’arrêt du service voyageurs et l’impossibilité pour nos clients de marchandises à l’est de notre réseau desservis directement, sans compter la perte de l’accès ferroviaire au port de Gaspé. Ces investissements sont primordiaux pour assurer la réouverture et la pérennité des opérations ferroviaire jusqu’à Gaspé.

ACFC : Dites-nous comment la première tranche de financement de 35 millions de dollars annoncée le 14 septembre sera utilisée et le rôle qu’elle joue dans l’engagement plus global fait par le gouvernement du Québec plus tôt cette année ? 

SCFG : La première tranche sert à refaire les protections côtières, des murs de soutènement et à déplacer la voie ferrée vers l’intérieur des terres à plusieurs endroits de façon à diminuer sa vulnérabilité pendant les tempêtes. Cet investissement s’ajoute aux 870 millions annoncés par le gouvernement du Québec, destinés à la réfection des ponts, des ponceaux, des tunnels et de la voie.

ACFC : La vice-première ministre et ministre des Transports du Québec affirme que c’est un investissement dans le développement durable. Comment la SCFG prévoit-elle maximiser le rendement de cet investissement sur le plan du transport vert/de la durabilité ?

SCFG : En assurant une desserte ferroviaire locale et directe aux plus grandes entreprises de la Gaspésie, ainsi qu’un accès direct au quai de Gaspé et au réseau du CN, la SCFG sera en mesure d’offrir une alternative de transport vert et économique. De nombreux projets, dont certains reliés aux énergies vertes, verront leur concrétisation facilitée, voire devenir possible grâce à l’accès au transport ferroviaire. Aussi, la SCFG prévoit s’impliquer pour faciliter le retour du transport voyageurs en Gaspésie le plus rapidement possible.

ACFC : Comment ces investissements vous permettront-ils de faire croître votre entreprise et d’avoir un impact sur l’économie régionale ? 

SCFG : La SCFG est une organisation 100 % régionale, et dont près de 90 % du chiffre d’affaires sont réinvestis en région. Nous sommes dédiés au développement du transport ferroviaire régional et nous avons plusieurs fois mis en place des solutions innovantes pour permettre à nos clients d’expédier leurs produits par train. D’ailleurs, depuis la création de la SCFG en 2007, les expéditions par train de la Gaspésie ont augmenté de 800 %, et ce malgré la fermeture de 65 % du réseau en 2012. Aussi, nos trains ont transporté pour 1,3 milliard $ de marchandises exportées depuis 2013. En ayant accès à nouveau à tout le réseau en 2026, nous pourrons poursuivre l’expansion de nos opérations et permettre à nos entreprises régionales d’avoir accès à un réseau ferroviaire sécuritaire et fiable et ainsi poursuivre leur développement.

ACFC : Comment ces investissements contribuent-ils à la résilience et à la durabilité de la SCFG sur les plans du changement climatique, de la diversification économique et d’autres aspects ? 

SCFG : En ayant accès à un réseau plus long et plus fiable, la SCFG pourra diversifier ses opérations et offrir de plus en plus de possibilités pour le transport ferroviaire en Gaspésie. Cela augmentera la résilience de notre organisation, et nous permettra de poursuivre notre développement.

ACFC : Dans quelle mesure les gens qui vivent dans les communautés que vous servez comprennent l’importance des investissements des chemins de fer dans l’infrastructure, pour la sécurité, la fiabilité et les chaînes d’approvisionnement ? 

SCFG : Les Gaspésiens ont toujours eu à cœur leur chemin de fer. En fait, ils se battent depuis 1987 pour le conserver en opération, lorsque l’Office des transports du Canada avait donné une première autorisation de fermeture de cette voie, pour ensuite se raviser. D’ailleurs, le conseil d’administration de la SCFG est composé d’élus de la région, majoritairement des maires. La fin des travaux et le retour du train à Gaspé en 2026 sera pour beaucoup la concrétisation de nombreuses années de mobilisation !

ACFC : Que réserve l’avenir à la SCFG, ses employés et son plan d’investissement ? 

SCFG : En fait, nous avons présentement 45 employés. Le chiffre d’affaires de la SCFG devrait doubler dès l’an prochain, et ce n’est pas fini car nous avons d’autres gros projets de transport à venir. Nous sommes très confiants pour l’avenir, et très fiers d’offrir un mode de transport vert pour l’ensemble de notre région, et de contribuer à son développement !